Norvège : les aides aux véhicules électriques remises en cause ?
Publié le 08 septembre 2014 à 12h09 | Fabrice SPATH | 3 minutes
La Norvège, 7e exportateur mondial de pétrole, produit 90 % de son électricité depuis des barrages hydroélectriques
Véritable laboratoire de la voiture électrique, la Norvège est le pays où les ventes de véhicules rechargeables ont crû de manière significative : à fin août, près de 13 % des immatriculations de véhicules neufs ont porté sur des modèles électriques. Exonération de la TVA et des péages urbains, recharge et stationnement gratuits, autorisation de circuler dans les voies de bus, … Mais face au succès de ces mesures incitatives, l’Etat pourrait réduire ces avantages.
1 véhicule électrique pour 160 habitants
Les mesures incitatives en faveur des véhicules électriques et hybrides rechargeables devaient être maintenues jusqu’en 2017, date où la Norvège devait voir circuler quelques 50 000 véhicules rechargeables. Au rythme actuel des ventes, le pays atteindra cet objectif au premier trimestre 2015 … Considéré comme l’eldorado mondial de la voiture électrique, le premier producteur européen de pétrole – septième exportateur mondial – a mis sur pied une armada d’aides et d’exonérations : exonération de la TVA automobile qui peut représenter jusqu’à 10 000 euros par véhicule, exonération des frais de péage urbain dans la capitale Oslo, recharge et stationnement gratuits et, mesure la plus controversée, l’accès aux couloirs de bus. En moins de deux ans, la voiture électrique a gagné des parts de marché jusqu’à représenter 13 % des immatriculations de véhicules neufs sur les 8 premiers mois de l’année. Dans le TOP 5, on trouve la Tesla Model S (3 431 unités), la Nissan LEAF (3 378 unités), la Volkswagen e-up! (2 130 unités), la BMW i3 (1 485 unités) et le Mitsubishi Outlander PHEV (1 047 unités).
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50 000 véhicules recharegables en circulation début 2015
Selon une étude de l’Association pour la Voiture Electrique (AVE), les acheteurs norvégiens se sont tournés vers des modèles électriques et hybrides rechargeables pour faire des économies (48 % d’entre eux), pour des motifs environnementaux (27 %) ou encore pour gagner du temps sur leurs trajets quotidiens (12 %). Dans ce tableau idyllique, les ventes exponentielles commencent à poser de vrais problèmes. Parmi les motifs d’insatisfaction de ceux qui n’ont pas opté pour un véhicule rechargeable : des couloirs de bus encombrés aux heures de pointes. Un phénomène entraînant retards et colère de la part des usagers des transports en commun et des chauffeurs de bus. En juin dernier, nous avions relayé un reportage mené par le site The Wall Street Journal qui mettait en lumière les retards récurrents sur les réseaux de bus (lire notre article à ce sujet). Au-delà des embouteillages, les mesures incitatives en faveur des véhicules rechargeables ont également un coût. Selon le Ministre des Finances, les exemptions fiscales à l’égard de ceux-ci sont évaluées à quelques 500 millions d’euros. Face au succès rencontré par les véhicules à batteries, le Premier Ministre Erna Solberg parle déjà d’ajustement. Dans un pays qui compte un véhicule électrique pour 160 habitants – le ratio le plus élevé au monde – et un parc de 35 000 modèles rechargeables, la suppression de ces avantages pourraient avoir pour conséquence un effondrement du marché. C’est en tout cas ce que soutient la Secrétaire générale de l’AVE, Christina Bu. Doit-on se réjouir de la dégradation de ces mesures incitatives ? Très probablement, cela signifiant que la voiture électrique a trouvé son public …