Mercedes EQC : entre pénurie de batteries et objectifs de production irréalistes

ANALYSE - Premier véhicule électrique de grande série du constructeur, le Mercedes-Benz EQC peine à trouver sa place sur le marché européen. Commercialisé depuis l’été dernier, le SUV ne s’est vendu qu’à quelques dizaines d’exemplaires en Allemagne. En ce début d’année, si le discours officiel se veut rassurant, les incertitudes concernant l’approvisionnement en batteries pourraient à nouveau réduire les ambitions de l’industriel sur le continent.

Début de carrière difficile pour la première voiture électrique de grande série issue de la firme de Stuttgart qui, sous l’ère de son précédent Président Dieter Zetsche, n’avait pas hésité à communiquer publiquement le coût d’achat des batteries estimé à quelque 20 milliards d’euros.

Le scénario de la pénurie de batteries

Deux ans plus tard, au moment du lancement du SUV EQC en Europe - sa commercialisation sur le continent nord-américain n’est pas attendue avant 2021 -, le modèle peine à convaincre, et ce malgré d’importantes dépenses en communication. L’an passé, il ne s’est ainsi vendu que 55 exemplaires en Allemagne, alors que les livraisons ont démarré en juin.

Et pour ternir un peu plus le tableau en ce début d’année, le média allemand Manager Magazin a récemment révélé que le constructeur allemand avait été contraint de réduire de moitié son objectif de production en raison d’une pénurie de cellules pour batteries fournies par son partenaire sud-coréen LG Chem. Réduisant l’objectif de production pour 2020 de 60 000 à seulement 30 000 unités.

Un scénario auquel son compatriote Audi avait été confronté lors du lancement de son SUV électrique e-tron. Chez les généralistes, la compacte Hyundai IONIQ avait été affectée par une pénurie tandis que Renault, par la voie de Gilles Normand, son directeur véhicules électriques, nous confiait en 2018 que le Losange avait été contraint de reporter à l’année suivante la mise en production de plusieurs milliers de ZOE, faute d’accumulateurs.

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Émissions de CO2 et pénalités financières

Enfonçant le clou, Manager Magazin révèle que le groupe Daimler s’était fixé pour objectif de produire 25 000 exemplaires de son véhicule électrique mais n’a réussi à en assembler que 7 000 l’an passé. L’entreprise s’est empressée de démentir l’information, précisant à l’agence Reuters que son objectif de production était fixé à 50 000 unités pour cette année.

Parmi les raisons de ces difficultés d’approvisionnement en batteries, le rachat en 2015 par Tesla de la société allemande Grohmann Engineering, spécialiste de l’automatisation de la confection des batteries.

Si, en façade, la firme à l’étoile reste confiante quant à ses ambitions sur le marché de l’électrique, en coulisse, la crainte de devoir s’acquitter d’importantes amendes pour non-respect des normes en matière d’émissions grandit. Selon le cabinet PA Consulting, le groupe Daimler devra passer d’une moyenne de 130,4 g de CO2/km en 2018 à 103,1 g en 2021 pour éviter toute sanction financière. Pas sûr que le Mercedes EQC participe grandement à la réduction des émissions du groupe …

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