Voiture électrique : General Motors réclame l’instauration de quotas
Publié le 30 octobre 2018 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
En demandant la mise en place rapide de quotas de vente réservés aux véhicules électriques, le premier groupe automobile américain défie ouvertement l’administration Trump dans sa tentative d’assouplissement des législations en matière d’émissions de CO2. Pour autant, General Motors ménage ses intérêts et se réserve une porte de sortie.
En publiant son programme baptisé « National Zero Emission Vehicle » (NZEV), le groupe de Detroit s’inspire ouvertement de la loi « zéro émission » appliquée depuis plus de 20 ans par l’État de Californie. Un comble, lorsqu’on connaît les efforts déployés par General Motors pour retarder la mise en œuvre des réglementations plus strictes dans cet État dans les années 1990 et au début des années 2000.
Une proposition des lois « zéro émission »
Une bataille qui a abouti à la destruction complète en 2003 des 1 117 exemplaires de l’EV1, un modèle électrique révolutionnaire pour l’époque qui aura nécessité 6 ans de développement et 1 milliard de dollars d’investissements, partiellement financés par l’administration Clinton.
Pour Mark Reuss, vice-président exécutif du groupe, cette sombre page est tournée et la priorité de General Motors est désormais donnée à l’électrique. Et le dirigeant de déclarer « Nous croyons en une approche politique qui favorise davantage l'innovation américaine et lance une discussion nationale indispensable sur le développement et le déploiement de véhicules électriques dans ce pays. Un programme national [doit] permettre aux États-Unis de montrer la voie vers un avenir sans émissions. »
De 7 à 25 % de véhicules électriques
Une nouvelle ambition qui naît opportunément alors que l’actuel dispositif du crédit d’impôt fédéral - 7 500 dollars pour l’achat d’un modèle 100 % électrique - touche à sa fin avec la montée en cadence de la production de sa compacte Chevrolet Bolt EV dont la cousine européenne Opel Ampera-e est distribuée au compte-gouttes en Europe.
Le groupe piloté par Mary Barra demande la mise en place de nouveaux crédits de véhicules électriques pour les constructeurs - à l’image des lois « zéro émission » de Californie et du Québec - assortis de quotas. General Motors propose que 7 % des véhicules neufs produits soient électriques dès 2021, avec une augmentation annuelle de 2 % pour atteindre 25 % en 2030.
États-Unis : la voiture électrique y sera-t-elle bientôt taxée ?
Porte de sortie
Le premier constructeur automobile américain ménage néanmoins ses intérêts avec la mise en place d’une étape intermédiaire en 2025 qui, si les conditions ne sont pas réunies, exonéreront les constructeurs de tout effort supplémentaire.
Parmi ces conditions : le renforcement de l’infrastructure de charge publique et, surtout, un coût du kWh de batterie qui devra être inférieur à 70 dollars, soit 61,6 euros au cours actuel. Cette année, le prix moyen du kWh d’une pile Lithium-Ion est fixé à 120 euros.