Voiture électrique : les enjeux du CO2 et des batteries à l’étude
Publié le 19 décembre 2017 à 15h00 | Mathieu PARAIN | 2 minutes
Sur la totalité de son cycle de vie, un véhicule électrique circulant en France émet en moyenne 85 % de gaz à effet de serre en moins qu’un modèle diesel équivalent
Les véhicules électriques émettent significativement moins de gaz à effet de serre (GES) comparés aux véhicules à moteur diesel sur la totalité de leur cycle de vie, même lorsque l’électricité qui les alimente possède une forte empreinte écologique. Des enseignements issus d’une nouvelle étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’université libre de Bruxelles pour le compte de l’ONG environnementale Transport & Environment.
La Suède et la France parmi les bons élèves
C’est en France et en Suède que le mix énergétique permet de réduire le plus les impacts environnementaux des voitures « zéro émission ». Dans le royaume scandinave où la part des énergies renouvelables est très élevée, ces dernières émettent en moyenne 85 % de GES de moins par rapport aux véhicules roulant au diesel. L’Hexagone fait presque tout aussi bien grâce à sa production électrique toujours fortement dominée par le nucléaire (- 80 %). Le mix énergétique de la Belgique est également performant pour diminuer l’empreinte carbone des véhicules électriques (- 65%).
Parmi les « mauvais élèves », l’Allemagne et la Pologne, pays où le charbon continue à être massivement exploité (respectivement - 45% et - 25%). Si l’on tient compte du mix électrique moyen sur l’ensemble de l’Europe, c’est une réduction de 55 % des émissions de GES que les modèles 100 % électrique permettent d’obtenir, soutiennent les chercheurs.
Pas de contraintes d’approvisionnement pour les métaux de batteries
Les scientifiques belges ont également extrapolé leurs résultats pour prédire les émissions des véhicules électriques en 2030 et 2050 si l’Union européenne atteint les objectifs qu’elle s’est fixés en matière de décarbonisation de la production d’électricité. « Avec la décarbonisation rapide du mix électrique de l'UE, les véhicules électriques émettront en moyenne moins de la moitié des émissions de CO2 d'une voiture diesel d'ici 2030 », affirme Yoann Le Petit, porte-parole de Transport & Environment (découvrez l’étude).
D'autres études menées par l’ONG montrent par ailleurs que la disponibilité de métaux critiques pour les batteries, tels que le cobalt et le lithium, ne sera pas limitée dans les décennies à venir. « La révolution des véhicules électriques entraînera une forte augmentation de la demande de métaux critiques. Mais les indices montrent qu'il n'y aura pas de contraintes d'approvisionnement s'il y a des investissements dans de nouvelles mines et de nouveaux procédés » assure Yoann Le Petit.