Les USA s’attaquent au crédit d’impôt pour l’achat de véhicules électriques
Publié le 22 novembre 2017 à 15h00 | La rédaction | 3 minutes
Jugé peu efficace et coûteux, le dispositif du crédit d’impôt réservé aux acheteurs américains de véhicules électriques est menacé
La Chambre des Représentants des Etats-Unis s’apprête à supprimer le crédit d’impôt pour les véhicules électriques adopté sous l’administration Obama. Une décision qui ne fait pas consensus au sein-même de la majorité républicaine de cette institution et qui pourrait donc faire l’objet d’une révision, voire d’une annulation pure et simple.
Suppression du crédit d’impôt pour les véhicules électriques
La proposition de réforme fiscale présentée le 2 novembre dernier à la Chambre des Représentants américaine ne devrait finalement pas aboutir à l’élimination du crédit d'impôt de 7 500 dollars accordé jusqu’ici à tout acheteur de véhicules électriques aux Etats-Unis, du moins si l’on en croit les propos d’un sénateur de l’Etat de Dakota du Sud, John Hoeven, qui s’est confié récemment au Financial Post.
Alors que son camp politique soutient massivement l’abrogation de cette mesure d’aide, qui, pour rappel a été adoptée en 2009 avec le soutien actif de l’exécutif américain de l’époque, le sénateur républicain a déclaré dans les colonnes du journal que la nouvelle proposition de réforme fiscale – dont les détails n’ont été que partiellement dévoilés jusqu’à présent – devrait préserver le crédit d’impôt pour les voitures à faibles émissions polluantes, ainsi que d’autres incitations existantes pour la promotion des énergies renouvelables.
Dean Heller, un membre du Comité des finances du Sénat américain, lui-aussi républicain à l’instar de M. Hoeven, a par ailleurs également fait part de son intention de lutter pour le maintien du crédit d'impôt pour les véhicules électriques, selon cette fois-ci le Financial Times, achevant ainsi de briser un consensus qui prévalait jusqu’à présent dans la majorité présidentielle concernant la décision d’abrogation de ce crédit fiscal.
Une aide jugée peu efficace
Le crédit d’impôt à destination des voitures à faibles émissions a été mis en place pour en accélérer l’adoption sur le marché américain. L’objectif affiché par ses promoteurs était alors d’atteindre le chiffre d’un million de véhicules électriques sur les routes américaines en 2015. Or, à la fin de cette période, seulement 400 000 exemplaires de ces véhicules ont été vendus aux États-Unis. Un résultat décevant qui n’a pas manqué de soulever des interrogations sur l'efficacité de la mesure. Avec l’arrivée de la nouvelle administration américaine, faisant plus confiance aux marchés pour ce qui est du développement et de la croissance des véhicules électriques, la décision de mettre fin à une mesure d’aide jugée peu efficace, tout en étant coûteuse, est venue presque naturellement.
Levée de bouclier chez les constructeurs
Pour le numéro 1 américain de l’automobile, General Motors, « les crédits d’impôt sont un avantage important pour le consommateur qui peut aider à accélérer l’adoption des véhicules électriques ». « Parce que nous croyons à un avenir tout-électrique, ajoute le constructeur, nous allons travailler avec le Congrès pour étudier les moyens de maintenir cette mesure ». Nissan s’est dit pour sa part favorable au maintien du crédit d’impôt et a souligné qu’il avait « réalisé d’importants investissements dans le développement de véhicules électriques qui dominent le marché ».
Gloria Bergquist, porte-parole de l’Alliance of Automobile Manufacturers qui représente une douzaine de constructeurs, dont GM, Toyota et Volkswagen, a quant à elle souligné que l’élimination du crédit « aurait un impact sur les choix des acheteurs et qu’il serait encore plus difficile de satisfaire à la réglementation sur les véhicules électriques adoptée par dix Etat américains ».