Continental : un projet de 3 usines de batteries de nouvelle génération
Publié le 06 décembre 2017 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes
Pour répondre à la demande croissante de cellules pour batteries électriques, l’équipementier Continental pourrait investir dans 3 sites de production
L’équipementier allemand Continental envisage de se lancer à son tour dans la production de batteries pour véhicules électriques. Son credo : la prochaine génération de batteries à l’état solide dont la mise sur le marché est attendue pour 2025.
Le marché des batteries électriques en ébullition
L’équipementier allemand Continental envisage d'investir dans la production de batteries pour rivaliser avec les constructeurs asiatiques et américains, qui tiennent actuellement le haut du pavé sur ce marché. Une déclaration faite par son directeur général, Elmar Degenhart, à l'hebdomadaire Automobilwoche dans une interview publiée récemment. « Nous pourrions bien imaginer entrer dans la production de batteries innovantes », a-t-il confié. Puis d’ajouter : « Cela vaut aussi pour la production de cellules de batterie ».
Degenhart a toutefois indiqué que son groupe n'investirait pas dans les batteries lithium-ion actuellement utilisées, mais plutôt dans la prochaine génération de batteries, à l'état solide, qui pourrait entrer en production en 2024 ou 2025. « Nous avons besoin d'un bond technologique en matière de densité d’énergie et de coûts », a-t-il expliqué. « De telles cellules à l'état solide peuvent se passer d'électrolyte liquide et sont donc beaucoup moins inflammables » a-t-il encore souligné.
500 000 voitures électriques par an
Bien que les constructeurs automobiles européens assemblent déjà des batteries pour leurs modèles électriques, la zone n'a aucun acteur majeur dans les cellules de batterie, qui constituent les blocs indispensables pour leur fabrication. Le marché est dominé par Panasonic et NEC, qui sont des firmes japonaises, LG et Samsung, des coréennes, BYD et CATL, chinoises quant à elles. Sans oublier le fabricant américain Tesla.
Degenhart a déclaré qu'il souhaitait établir un consortium pour partager le coût d’une telle usine, qu'il estime à environ 3 milliards d'euros et qui, selon lui, pourrait annuellement approvisionner avec ces batteries nouvelle génération près de 500 000 voitures électriques. L’Allemagne ne pourrait pas accueillir l’usine en question a-t-il d’ores et déjà prévenu, en raison de son coût d’énergie très élevé, notamment par rapport à la Pologne et la Hongrie, pays où l’électricité est moitié moins chère.
L’Union européenne en soutien des industriels
Le mois dernier, l'Union européenne (UE) a accueilli divers responsables de l'industrie automobile et de la chimie pour mener des discussions sur le développement de projets de fabrication de batteries sur le continent, à l’issue desquelles elle a notamment déclaré qu’elle pourrait consacrer une partie de ses fonds à la création d'un consortium dédié à cette technologie. Le patron de Continental estime pour sa part qu’il serait beaucoup plus profitable de répartir la construction des usines sur trois zones géographiques différentes : une première en Europe, une seconde en Asie et une troisième sur le continent nord-américain. Objectif : être proche des clients dans chaque région.