Etude : inefficaces, les bornes de recharge publique ?

Selon une récente étude canadienne, l’installation de bornes de recharge sur la voie publique ne stimulerait pas les ventes de voitures électriques. Les aides à l’achat, le stationnement gratuit ou encore la facilité de recharger à domicile seraient bien plus efficaces.

Les bornes de recharge ne stimuleraient pas le marché

Qui, de la poule ou de l’œuf, est arrivé en premier ? Ce paradoxe appliqué à l’infrastructure de charge publique pour voiture électrique pourrait être remis en cause. La raison : une récente étude de l’université canadienne Simon Fraser publiée dans la revue scientifique Transportation Research. Dirigée par le professeur John Axsen, cette étude met en doute le véritable impact des bornes de recharge déployées sur la voie publique. S’appuyant sur un sondage interrogeant 1 729 foyers canadiens, les conclusions sont sans appel : quand bien même les automobilistes constatent le déploiement de points de charge, cela ne stimule pas pour autant leur intérêt pour l’achat d’une voiture électrique.

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Une situation a priori différente en France et dans le reste de l’Europe

Selon John Axsen, les aides à l’achat – subventions directes ou crédit d’impôt –, la mise en place des avantages réservés aux modèles électriques – stationnement gratuit ou recharge gratuite – ainsi que l’installation de bornes de recharge résidentielles de type Wallbox sont plus à même de doper les ventes. Ce dernier argument est moins vrai en Europe, dans la mesure où le réseau électrique fournit un courant de 220 V (16 A) contre seulement 120 V (12 A) pour le Level 1 nord-américain (le temps de charge y donc beaucoup plus long). Est-ce à dire que les actions entreprises en France par l’Etat (ADEME), les collectivités, les opérateurs publics et privés (Bolloré, CNR, EDF, …) et les constructeurs automobiles (Nissan en tête) sont inefficaces quant à la stimulation du marché du véhicule 100 % électrique ? Rien n’est moins sûr … Il est en tout cas certain que les quelques 500 bornes rapides opérationnelles à fin 2015 sur le territoire rapprocheront un peu plus l’expérience d’un modèle électrique de celle d’un véhicule thermique (recharge à 80 % en moins de 30 minutes).