Japon : 5 000 bornes de recharge rapide en 2020
Publié le 18 novembre 2013 à 17h22 | Fabrice SPATH | 4 minutes
Les constructeurs Honda, Mitsubishi, Nissan et Toyota vont déployer à eux seuls 4 000 stations de charge rapide d’ici 2020
Sous l’impulsion du gouvernement, des constructeurs automobiles et des opérateurs privés, le Japon comptera d’ici à 2020 plus de 5 000 bornes de recharge rapide destinées aux véhicules électriques et hybrides rechargeables. Très en avance sur les marchés européen et nord-américain de la voiture électrique, l’Archipel compte déjà quelques 3 500 bornes de recharge « normale » et près de 1 800 stations rapides dans le domaine public. Mise en lumière des acteurs en présence, des aides publiques et des objectifs de déploiement.
Une enveloppe de 770 millions d’euros en 2013
Marché mature concernant la voiture hybride – plus de 60 % des modèles Toyota vendus au Japon sont équipés de la technologie hybride –, l’Archipel est également en passe de le devenir sur celui des véhicules électriques. Ainsi, sur les 80 000 exemplaires de la berline LEAF déjà commercialisés par Nissan, près de 30 000 l’ont été au pays du Soleil-Levant. Et pour accompagner la croissance des ventes, 1 800 stations de charge rapide et 3 500 bornes de recharge « normale » ont été déployées sur la voie publique. Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers de bornes et de wallbox ont été installées dans des maisons individuelles ou des immeubles collectifs. Des sociétés privées, dont Japan Charge Network (JCN) créé en février 2012, installent et gèrent plusieurs centaines de stations rapides.
Pour limiter sa dépendance aux importations massives de produits énergétiques fossiles, l’Archipel accompagne le développement du véhicule électrique en favorisant notamment le déploiement d’un dense réseau de bornes de recharge. Ainsi, les mairies et préfectures japonaises financent jusqu’à 75 % des coûts d’installation de bornes destinées à la recharge publique, jusqu’à 50 % des coûts pour une borne privative. Ces aides, qui prennent la forme de subventions, ont été instaurées dès la fin des années 2000. En janvier dernier, le Ministère de l’Economie – METI, Ministry of Economy, Trade and Industry – a débloqué une enveloppe de 770 millions d’euros concernant ce sujet pour la seule année 2013, dont la moitié dédiée à l’installation de stations rapides sur les aires d’autoroutes du pays.
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4 constructeurs créent un opérateur d’infrastructure de recharge
Disposant de très peu de ressources pétrolières sur son territoire, et ce malgré une consommation record – le Japon est le troisième pays plus grand consommateur de pétrole derrière les Etats-Unis et la Chine –, l’Archipel peut également compter sur le dynamisme de ses constructeurs automobiles. En juillet 2013, 4 constructeurs majeurs – Honda, Mitsubishi, Nissan et Toyota – ont annoncé leur coopération concernant l’installation de bornes de recharge. Le premier dispositif a été dévoilé il y a quelques semaines et porte sur l’aide à l’installation de points de charge. Toute entreprise accueillant du public – gares ferroviaires et aéroportuaires, supermarchés, … – et souhaitant disposer d’une borne peut demander à bénéficier de cette aide :
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jusqu’à 3 000 euros d’aides pour une borne de recharge « normale » (recharge en 8 heures)
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jusqu’à 12 700 euros d’aides pour une station de charge rapide (recharge en 30 minutes)
Les demandeurs sont invités à déposer un dossier de prise en charge des coûts d’achat, d’installation, de maintenance et d’alimentation énergétique de la borne.
La création d’un opérateur privé qui gérera les bornes installées devrait voir le jour dans les prochains mois. Cette création constitue le second dispositif d’aide de la part des 4 constructeurs en faveur du véhicule électrique. Leur objectif est ambitieux : d’ici 2020, le réseau privé devrait compter 12 000 points de charge, dont 4 000 stations rapides au standard de charge nippon CHAdeMo. Fondé par Fuji Heavy Industries, Mitsubishi, Nissan, TEPCO (Tokyo Electric Power Company) et Toyota, le consortium CHAdeMo – acronyme correspondant à la fois aux mots « Charge » et « Move » et à l’abréviation de « O cha demo ikaga desuka » signifiant « Vous prendrez bien un thé pendant que la voiture recharge » – a pour objectif d’assurer une interopérabilité entre véhicules et bornes de recharge. Equipant majoritairement les stations rapides déployées dans le monde, cette norme basée sur une puissance de 53 kW (en courant continu) est activement concurrencée par deux autres standards :
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le standard Renault – Schneider Electric (puissance de 43 kW en courant alternatif) équipant notamment Renault ZOE
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le standard germano-américain (puissance de 40 ou 50 kW en courant continu) équipant notamment la BMW i3 et la Volkswagen e-up!
Le METI ambitionne de voir la part des véhicules électriques et hybrides rechargeables augmenter dans les ventes automobiles de l’Archipel : selon les projections du Ministère, ces motorisations devraient représenter entre 15 et 20 % du marché du neuf en 2020. Enfin, concernant l’électricité issue de la fission nucléaire, le gouvernement a adopté en juillet dernier une loi de soutien aux énergies propres – panneaux solaires, éoliennes, biomasse, éoliennes flottantes – pour remplacer peu à peu ses centrales nucléaires.
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