Voiture électrique : Tesla loin devant, les Allemands à la traîne, les Japonais bons derniers
Publié le 16 septembre 2019 à 09h25 | La rédaction | 3 minutes
Selon la dernière étude du CAM, les constructeurs allemands devront innover et massivement investir pour rattraper leur retard dans le domaine de la mobilité électrique
Selon la dernière étude publiée par le Center of Automotive Management (CAM), les constructeurs automobiles germaniques ont encore beaucoup de chemin à parcourir dans le domaine des voitures 100 % électriques. Intitulée "Electromobility Report 2019", l’étude confirme aussi le leadership mondial du constructeur américain Tesla dans ce secteur précis de la mobilité.
Si la firme basée à Palo Alto est jugée la plus innovante au cours de la période couverte par le rapport (2014-2018) - dont l’objectif est l’évaluation de la force d’innovation des 30 principaux constructeurs automobiles en matière d’électromobilité -, avec notamment la mise sur le marché des Model X, Model S et Model 3, Daimler et BMW n’arrivent respectivement qu'en quatorzième et quinzième position, devancés par des constructeurs chinois comme Dongfeng et Great Wall, et même l’Indien Tata Motor.
Volkswagen quant à lui poursuit à grande enjambée son objectif de rattrapage, toujours selon le CAM, passant ainsi de la onzième à la quatrième place de son classement. Un grand bond en avant qui va encore se renforcer dans un avenir proche grâce à l’arrivée des Porsche Taycan, Skoda Citigo e iV et Seat Mii électrique et, surtout, de la compacte Volkswagen ID.3.
Les fabricants japonais en queue de peloton pour le 100 % électrique
Bien que devancée par Tesla dans le classement, la Chine conserve un excellent positionnement en matière de mobilité « zéro émission » grâce à ses deux fabricants BYD et BAIC, respectivement classés deuxième et troisième, qui continuent de profiter d’une situation très favorable sur leur marché intérieur. En sixième et septième positions, les marques Renault et Nissan consolident leurs acquis mais ne profitent pas de la croissance enregistrée par le sud-coréen Hyundai qui, grâce à son modèle Kona Electric, a gagné deux places en 2018 (cinquième position).
Les constructeurs japonais Toyota, Mazda, Mitsubishi, Honda, Subaru et Suzuki, qui n'ont jusqu'à présent proposé que peu ou pas de véhicules entièrement électriques, à l’instar des Américains Ford et Fiat-Chrysler, sont parmi les plus en retard.
Les constructeurs historiques continueront de subir « une pression énorme pour innover » dans le domaine de la mobilité électrique, prédit par ailleurs le centre de recherche allemand. Cela, en raison principalement de la force de frappe des acteurs chinois, notamment dans la production de véhicules 100 % électriques.
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Domination germanique pour l’hybride rechargeable
Du côté des véhicules hybrides rechargeables, l’Allemagne fait beaucoup mieux en trustant les trois premières places mondiales. Le Bavarois BMW occupe ainsi le rang de numéro 1 mondial grâce à une gamme complète de modèles à batteries rechargeables qui bénéficie en cet automne de nombreuses améliorations techniques. Volkswagen se classe deuxième avec le lancement des modèles Porsche Cayenne et Panamera S E Hybrid ainsi que le nouvellement de la Passat GTE.
Daimler complète le Top 3 mondial avec les variantes hybrides plug-in des Classe A, B, C et E, S, GLC et GLE. D’ici la fin 2020, le constructeur de Stuttgart mettra au moins 20 nouveautés essence-électrique ou diesel-électrique sur le marché européen.
Toutefois, le CAM met en garde pouvoirs publics et fabricants de ne pas surestimer l'importance des hybrides rechargeables. « Avec les hybrides plug-in, il existe un écart important entre les valeurs du banc d'essai et le bilan CO2 sur la route », explique Stefan Bratzel, responsable du CAM. « Etant donné qu'il n'y a guère d'avantage climatique réel à l'heure actuelle, l'avantage fiscal élevé [accordé aux véhicules hybrides rechargeables, NDLR] ne peut être justifié », conclut-il.