Voiture hybride ou diesel : laquelle choisir en 2016 ?

Jusqu’il y a peu, les véhicules équipés de moteurs diesel étaient parés de toutes les vertus, ou presque : consommations et émissions de CO2 réduites, fiscalité avantageuse pour les entreprises, meilleure cote à la revente que leurs équivalents à essence, … Mais ça, c’était avant que les médias généralistes ne s’emparent du dossier des particules fines cancérogènes, que les medias spécialisés ne soulignent les défaillances et autres pannes des moteurs diesel devenus très complexes et que n'éclate le scandale du Dieselgate. Alors quelle alternative au tout diesel ? Au sein de la rédaction, nous avons opté pour les voitures hybrides. Mais à quels prix et bonus ? Pour quelles consommations réelles ? Et quelles garanties sur les batteries ?

Voiture diesel : rentabilité et pollution atmosphérique

Il existe en France une longue tradition propre au marché automobile : 7 véhicules neufs vendus sur 10 étaient équipés de moteurs diesel en 2007. TDI pour le groupe Volkswagen, HDI pour le groupe PSA Peugeot Citroën, dCi pour Renault, D4D pour Toyota, TDCi pour Ford, … Les acronymes sont nombreux et tous vous promettent de rendre visite à votre station-service préférée le moins souvent possible. Une belle promesse renforcée par d’autres avantages qui, malgré le lobbying des industriels, disparaissent progressivment : hausse de la taxation du gasoil – début 2016, l'écart de prix avec le SP95 E10 n'était plus que de 3,9 cents cents par litre –, la récupération partielle de la TVA sur le gasoil et une taxe sur les véhicules de société (TVS) favorable aux véhicules mazoutés, …

Mais c’est oublier un peu vite un chiffre : il est généralement admis qu’un véhicule diesel commence à être rentable à partir de 25 000 km parcourus par an. Or, selon les données INSEE pour l’année 2014, un propriétaire d’un diesel parcourt en moyenne « seulement » 15 430 km … Vous pourrez me rétorquer qu’un diesel se revendra toujours mieux qu’une essence. Ça, c’était aussi avant que les magazines spécialisés et leurs forums web ne s’emparent des défaillances des systèmes antipollution de plus en plus complexes : filtre à particules (FAP) bouché, injecteurs encrassés, vanne EGR en panne, … C'était également sans compter sur les restrictions de circulation que les métropoles européennes s'apprêtent à mettre en place pour lutter contre la pollution atmosphérique.

Pour qu’un moteur diesel fonctionne bien, il doit régulièrement monter en température pour régénérer le FAP qui a capturé une grande partie des suies issues de la combustion du gasoil. Un filtre qui emprisonne les particules ? Super ! Alors pourquoi les grands médias s’acharnent-ils à ce point sur notre savoir-faire français ? Tout simplement parce qu’une majorité de ces véhicules circulent dans des environnements urbains et que le FAP s’encrasse sans presque jamais pouvoir se régénérer … Enfin, les particules les plus fines – liées à l’injection directe – ont été classées comme éléments cancérogènes certains par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En France, on estime que cette pollution est responsable de 42 000 décès prématurés par an.

2016 : le TOP 5 des voitures hybrides en France

Voiture hybride : solution miracle ?

Si vous souhaitez consommer moins et ne pas choisir un modèle 100 % électrique, deux alternatives s'offrent à vous : opter pour un moteur à essence de nouvelle génération ou pour un moteur hybride. Le premier est souvent « downsizé », c’est-à-dire que le nombre de ses cylindres a été réduit de 4 à 3 par exemple. A ce petit moteur essence a été greffé un turbo pour améliorer ses performances. Oui, je sais : c’est compliqué et on a toujours pas parlé d’hybride … Ce que vous devez retenir des moteurs à essence de nouvelle génération : ils consomment moins et émettent moins de CO2 que leurs prédécesseurs. Mais ils ne bénéficient pas d’un bonus écologique et sont lourdement taxés lorsqu’ils intègrent une flotte d’entreprise (TVS).

L’hybride, nous y venons enfin. Mais de quoi s’agit-il ? Tout simplement d’une double motorisation associant un moteur thermique – essence ou diesel – à un moteur électrique. Chez Toyota, leader de la technologique hybride – plus de 8 millions de véhicules hybrides vendus dans le monde depuis 1997, date de la mise sur le marché de la première génération de Prius –, on l’appelle Hybrid Synergy Drive (HSD). En France, la technologie équipe quasiment tous les modèles de la gamme, de la citadine Toyota Yaris au SUV Toyota RAV4, en passant par la quatrième génération de Toyota Prius, le break Toyota Auris Touring Sports et le monospace 7 places Toyota Prius+.

En France, plus de 20 modèles hybrides seront disponibles d'ici la fin 2016 en concessions. Toutes les catégories sont représentées : de la citadine Toyota Yaris Hybrid au SUV Lexus NX 300h, en passant par la berline Ford Mondeo Hybrid et la compacte Hyundai IONIQ Hybrid ou encore la berline premium Mercedes Classe E 300 Bluetec Hybrid. Et les performances commerciales sont au rendez-vous : en 2015, 6 Yaris vendues sur 10 en France l'étaient avec une motorisation hybride. La part de l'hybride grime même à 80 % dans les ventes de l'Auris. Pourquoi un tel engouement ? D’une part, par la diversité des modèles proposés et les garanties batteries assurées par les constructeurs (10 ans ou 175 000 km chez Toyota/Lexus). D’autre part, par une fiscalité très avantageuse : bonus "écologique" de 750 euros et exonération partielle de la TVS pour les entreprises (moins de 110 g). Sans oublier des prix d’achat très compétitifs par rapport aux équivalents thermiques.

Toyota Yaris Hybrid : moins chère à l’usage que le diesel (étude) 

Bilan du match : une question d’utilisation

Les véhicules hybrides à double motorisation essence-électrique ou diesel-électrique – sont une réponse aux exigeantes contraintes environnementales édictées par Bruxelles. En 2020, les émissions de CO2 moyennes d’une gamme d’un constructeur ne devront pas dépasser le seuil de 95g par km parcouru. Hormis Mercedes et PSA Peugeot Citroën qui ont choisi d’investir dans une technologie hybride diesel mais qui ont annoncé son abandon pour des questions de coûts de dépollution, la majorité des constructeurs ont opté pour l’hybride essence-électrique. Loin d’être une solution miracle, ces véhicules ont pour principal avantage de moins consommer en ville et d’être plus fiables que leurs homologues diesel.

L’achat d’un véhicule à moteur diesel, essence ou hybride doit être motivé par l’usage qui en sera fait : parcours essentiellement urbains et péri-urbains ? Longs trajets autoroutiers ? Parcours mixtes ?

Voici nos recommandations :

• pour une utilisation en environnement urbain et péri-urbain avec un kilométrage annuel inférieur à 15 000 km, privilégiez un modèle hybride
• pour une utilisation mixte avec un kilométrage annuel inférieur à 15 000 km, privilégiez un modèle hybride
• pour une utilisation majoritairement sur routes et autoroutes avec un kilométrage annuel de 15 000 km et plus, privilégiez un modèle diesel
• pour une utilisation mixte avec un kilométrage annuel inférieur à 10 000 km, privilégiez un modèle essence

Une autre alternative réside dans la voiture 100 % électrique, à condition que son autonomie moyenne de 150 km couvre vos besoins quotidiens de mobilité. En France, on estime que les automobilistes parcourent quotidiennement une moyenne de 31 km. Enfin, si vous souhaitez franchir le pas et vous renseigner sur un modèle hybride, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur ce site : les prix et bonus, le guide d’achat 2016 complet et, bien entendu, les Chroniques de Julie. Bonne découverte !